Créer une radio associative libre et open source est-ce possible ? – [Partie 3] – Le matériel et les logiciels

⚠ Ce billet date du 23 juillet 2015 !
Il est donc ancien, les propos ne sont peut-être plus exacts aujourd'hui et le contenu et les liens ne sont plus assurés.

Aller,  c’est parti, je vais vous parler du matériel et des logiciels.

Enfin… J’ai failli attendre !

Oui c’est pas faux ! D’autant plus que ça fait longtemps que je n’ai pas posté d’articles !

Alors,  ce petit quid de nos achat peut peut-être vous être utile si vous aussi vous voulez créer votre propre radio associative à moindre coût.

Nous avons choisis une console de mixage studio, car celles réservés aux radios sont bien plus cher.
Notre console est une Allen & Heath Zed22FX :

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Une très belle console, agréable en main, facile à utiliser, avec de très bons composants et elle se connecte aussi en USB entrée/sortie.
Par contre, elle n’est pas multipiste. En effet en radio il est préférable de pouvoir enregistrer les voix séparément, avoir un enregistrement piste par piste pour diverses raisons. Ici on ne peut que capturer le master.

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Il existe des modèles de la même gamme pour moins cher (qui ne fait pas non plus de multipiste).
Exemple :
Zed12FX

La console de mixage sert à gérer ses pistes, c’est à dire les micros mais aussi les éventuels PC ou tablettes ou autres périphériques permettant de jouer un son, par exemple une piste pour un cartouchier, une autre pour le jukebox.

Qu’est ce que c’est t’il donc le cartouchier ?

Un cartouchier ou cartoucheur est un genre de tableau à touches virtuel ou non, permettant généralement de jouer des sons court et de les bouclés dans certains cas, par exemple, on y met des jingles, ou des beds. Au clique sur une touche qui contient le jingle, il est joué puis s’arrête automatiquement à la fin. Pour un bed, ou lit musical, on peut le bouclé, c’est à dire qu’on le lance à un moment mais dès qu’il se termine, il reprend au début.
Le bed sert de bruit de fond lorsque l’animateur parle, il permet de ne jamais laisser de blanc à l’antenne si personne ne parle.
Pour le moment je n’ai pas trouvé mieux que iJingle sur Android, ce n’est pas libre mais gratuit, payant pour certaines fonctions qui ne sont pas vitales.

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Le jukebox contient toutes les musiques, le meilleur jukebox serait un PC avec un Linux quelconque et VLC !

Vous pouvez aussi faire simple, et mettre sur votre cartouchier, comme ici, vos bed, jingles, chroniques, musiques, interventions etc… En gros, lorsque vous nous écoutez en direct, toutes les musiques ou jingles que l’on lance partent d’ici, de cette tablette.

Le son d’une tablette ? Sérieux ? Il doit être crade le son non ?

Pas de panique ! En effet, avec des tablettes bas de gamme… Le son n’est pas top, mais en le traitant légèrement avec les réglages de base de votre console de mixage, ça peut se joué ! Ici j’utilise ma tablette Samsung Galaxy Tab 2. La qualité de sa carte son n’est pas mauvaise et a un assez bon rendu. Et puis, la radio, du moins pour l’instant, ce n’est pas un flux FLAC, mais bel et bien MP3 128kbps et dans le meilleurs des cas AAC ! Certaines grandes radios sont même en MP3 96kbps…

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Pour les micros nous voulions à la base la Rolls-Royce des micros de radio, le Shure SM7B. Mais à eviron 380€ pièce… comment dire, ça fait mal au cul !

Nous avons donc opté pour l’équivalent français du Shure SM58, le Prodype TT1. Et bien franchement,  ce micro est un très bon rapport qualité prix, j’ai été très agréablement étonné du rendu de ce micro. Sur la petite annonce,  il y avait un autre micro, le Superlux e205 que je ne connaissais pas. Je l’ai tout de même acheté, comment dire… c’est un très bon micro 48 volt, qui reproduit fidèlement la voix, mais il est malheureusement un peu trop sensible aux bruits environnant.

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Pour ce qui est du traitement, nous avons opté pour deux Ultramizer de chez Behringer , nous y avons relier les Prodype TT1 dessus, après réglages,  c’est un régal.

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Le traitement est un point important en radio pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, l’Ultramizer est un compresseur, en gros il calcul en temps réel les blancs, en cas de blanc il met le micro au 0 infini, sinon il l’ouvre à 0. Il permet aussi d’éviter les saturations et en cas de chuchotements il boost le son pour que ce soit audible.

Pour eviter de tout flinguer, et contrôler nous ajoutons un Vu-mètre de la marque Boost si je ne vous dit pas de bêtises.

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Si vous n’êtes pas connaisseur et que vous comptez vous servir d’un tel matériel, notez qu’il est très important voir même vital pour votre matériel de le réglé correctement. Vous devez impérativement régler le tout avec un son de 1000Htz. (Lisez le manuel de votre matos, je ne déconne pas !)

Et pour le retour,  un petit multicasque Behringer powerplay pro.

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En effet, dans l’idéal tout le monde doit avoir un casque sur les oreilles et tout le monde n’a pas la même sensibilité de l’ouïe, et afin de protéger vos tympans, il faut que chacun puisse régler le volume de son casque séparément les uns des autres. Le Powerplay permet d’amplifier jusqu’à 4 casques séparément.

Lorsque vous faites vos tests casque, par expérience, je vous conseil de jouer une musique calme, contenant dd légers graves, medium et aiguës, une bonne symphonie de musique classique fait très bien l’affaire. Pourquoi une petite musique plutôt que des « 1, 2, 1, 2, test micro, test micro » de la part de vos coéquipiers ? Tout simplement parce qu’il y a toujours un abrutit pour faire des tout petits « 1, 2, 1, 2 » et qui enchaîne avec un exta « BWAAAAAAAAAAAAAAAA » tellement fort que les membranes de votre casque étaient à deux doigts de se déchirer et qu’il y a déjà du sang qui coulait le long de vos oreilles comme quand vous écoutez du Colonel Reyel…

Bref, pour les casques… Nous n’avons acheter qu’un DAP Audio à 29€, demandant à chaque animateurs d’apporter le leur.

Sinon, vous pouvez, comment dire, kiffez vos races avec le Beyerdynamic DT770 PRO 250 Ohm, comptez environ 140€ !

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Calme toi, on est de la même race !

Oui, de la race humaine 😉

Bien entendu, sans ordinateur, pas de radio !

Pas d’bras… ah nan merde, elle a déjà faite celle là !

Nous nous sommes dit qu’avec des PC de récupération nous pourrions en tirer quelque chose, un nunux tournerait tout seul.

Un raspberry ?

Alors… euh… Je n’ai un Raspberry 1 B+, et j’ai des doutes que le Raspberry 2 puisse être assez puissant pour enregistrer deux heures ou plus d’émission. Mais pour ce qui est de l’enregistrement je vous en parlerais après.

Mais pourquoi « pas d’ordinateur = pas de radio » ? Ils faisait comment avant, au début de la radio ?

Il est vrai que vous pouvez faire de la radio sans ordinateur. Mais c’est de la webradio que l’on fait maintenant, oui, on peut aussi faire de la radio FM mais c’est généralement couplé à de la webradio. Et quand on veut faire du direct, et bien rien de mieux qu’un Winamp avec le plug-in shoutcast. Pour l’instant, on nous prête un ordinateur windows, et pour ce qu’on en a besoin, c’est suffisant !

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En quelques mots, il faut que vous vous connectiez à votre diffuseur, nous sommes par choix de facilité et de moyens, sur Radionomy que je vais aborder plus bas. Dans votre plug-in vous y entrerez des informations tel que l’adresse du flux, le port, le mot de passe etc…

Pour ce qui est de l’enregistrement de votre direct, vous avez plusieurs possibilités. Soit vous avez un PC qui écoute la radio et l’enregistre avec Audacity par exemple, soit votre PC récupère le master de votre console de mixage et enregistre ce master avec Audacity ou même Bitwig ou n’importe quel autre logiciel, soit vous faites comme nous, vous envisagez l’achat d’un enregistreur numérique.
Il en existe plusieurs, ceux qui ont retenus mon attention sont :

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A près de 300€ ou soit plus simple, un TASCAM – DR-05 portable à une petite centaine d’euros :

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Qu’avons nous besoin comme logiciel ?

Tout dépendra de la façon dont vous voulez diffuser.
Vous pouvez diffuser directement, en prenant un service de diffusion payant tel qu’Infomaniak, ou le faire gratuitement si vous avez une bonne connexion, en effet, une diffusion mp3 128kbps avec un débit d’upload de 1,5Mo cela vous ferait un maximum de 11 auditeurs (1500÷128=11).
Pour une diffusion en mp3 320kbps toujours avec un débit montant d’1,5Mo vous vous retrouveriez avec une capacité de 4 auditeurs. Notez qu’une diffusion en AAC+ est de bien meilleure qualité.
Opté pour une diffusion en P2P est envisageable, mais les logiciels capable de faire ça ne sont pas stable et les projets presque tous abandonnés.

Dans ces cas là, il faut vous équiper d’un automate radio, d’un PC allumé et connecté 24h/24.
Votre automate est programmé avec les musiques de votre choix, avec des bacs de rotation etc… Ce dernier encode en mp3 ou AAC+ vers une IP de diffusion.
Pour plus de clarté je ferais j’essaierai de faire un billet sur chaque type de logiciels.

Sinon vous avez aussi les Web services, par exemple Radionomy ou encore RadioKing.

Que font ces plateformes ?

Elles font office d’automate et d’hébergeur de flux.

RadioKing

Radioking vous propose d’héberger vos sons, de mettre en place votre automate qui comprend la médiathèque, le planning etc… d’avoir un player pour vos auditeurs, être recensé dans leur annuaire de radio, avoir  » Haute Qualité de diffusion – encodage en 128 kbps » #LOL mais aussi des statistiques, et même un site.

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En ce qui concerne les tarifs, ça va, c’est relativement correct !

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Vous comprendrez que pour nous… Bah c’est toujours trop cher. En tout cas si c’est plus de 0€, c’est trop cher 😛

Radionomy

En ce qui concerne Radionomy, vous avez quasiment la même chose que Radioking, mais là, c’est gratuit !

Gratuit ? Alors c’est donc moi le produit ?

Ta gueule, j’ai horreur de cette phrase pré-construite et fausse, fausse car on inclus dans la tête des gens que le libre, qui est généralement gratuit, c’est pareil… Bref !

Mais dans le fond, c’est pas faux, sur Radionomy il faut respecter des quotas d’heures d’écoutes, sur trois paliers, subir dans le meilleur des cas, le passage d’un titre imposé en rapport avec les musiques de votre antenne et ce toutes les 15 et 45 de chaque heures, dans le pire des cas, c’est environ 2 minutes de publicité à 15 et 45.
Ils ont un système de « revenus » surement en fonction des publicités passés, ils vous reversent un peu de fric.

Nous voulions à la base un flux à nous, avec notre PC allumé 24h/24 et 7j/7, mais là encore nous nous sommes manger une claque dans les dents ! Ça coûte cher ! Alors on est sur Radionomy en attendant d’avoir de vrais beaux locaux !

Je ne vais pas trop m’étendre sur ce sujet, n’hésitez pas en commentaire pour plus d’infos ou sur les réseaux sociaux !

Ah oui, je devais vous dévoiler un truc de malade ! Mais je n’ai plus le temps, ce sera au prochain numéro ! :-O Oh le fifou !

Je vous invite aussi à aller voir la conférence de mon poto Augier sur ce sujet !

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5 comments on “Créer une radio associative libre et open source est-ce possible ? – [Partie 3] – Le matériel et les logiciels

  1. j’adore cet article merci stef!

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