Les Gilets Jaunes, de mon point de vue

⚠ Ce billet date du 29 janvier 2019 !
Il est donc ancien, les propos ne sont peut-ĂȘtre plus exacts aujourd'hui et le contenu et les liens ne sont plus assurĂ©s.

Salut Ă  toutes, salut Ă  tous,

→ Avant de dĂ©marrer cet article, sachez que si vous avez l’habitude de me lire, cet article sera bien plus long que d’habitude, il Ă©mane de plusieurs semaines de vĂ©cu, ce sera plus un rĂ©cit qu’un article Ă  proprement parlĂ©, bonne lecture !

Vous le savez peut-ĂȘtre, j’ai rejoins depuis dĂ©but dĂ©cembre le mouvement Gilets Jaunes, en mon nom (ça aura un peu d’importance plus loin). Je vais vous dire pourquoi j’ai rejoins le mouvement alors qu’au dĂ©but j’Ă©tais plutĂŽt contre, je vais vous dire ce qu’il s’y passe par chez moi, oĂč est-ce que je manifeste, pourquoi je manifeste, je vais aussi vous remonter les violences que j’ai pu voir ou subir mais aussi ce que j’ai subi en tant que personne mais bien entendu de trĂšs bonnes choses vĂ©cues.

Ouais, y’en a marre de ces casseurs qui cognent du flic et brisent les vitrines !!! Marre des extrĂ©mistes de Droiche !!! Marre de l’extrĂȘme-centre !!!

Je vous fait un aveu, je ne suis pas montĂ© sur Paris pour les manifestations Gilets Jaunes. Je connais des personnes, de confiance, qui m’ont remontĂ©s les diffĂ©rentes choses vues sur la capitale, certaines ont aussi fait des vidĂ©os (Live Facebook) oĂč l’on peut voir des violences ou ils en rapportent.

Bien entendu, certaines choses qui ne viennent pas de moi directement, que je vais conter, mĂȘme s’ils viennent de sources de confiance sont Ă  prendre au conditionnel, certaines choses peuvent en rĂ©sulter d’autres, cela ne vient pas de mes propres dires.

MĂȘme si les MĂ©dias, du type BFMTV, CNews, LCI, France3, TF1, etc. racontent ce qu’ils veulent et plus souvent ce que veut le gouvernement, certaines chaĂźnes essaient de se rachetĂ© une crĂ©dibilitĂ©, et les gens commencent enfin Ă  se poser la question de savoir si c’est de l’information ou de la dĂ©sinformation et aussi Ă  vĂ©rifier leurs sources, par rapport aux rapports avec les mĂ©dias, ce mouvement Gilets Jaunes c’est un mal pour un bien disons.
Il faut un peu tout recouper, mais il faut bien entendre une chose, les Médias (ceux cités juste au dessus) sont là pour faire du « spectacle » du « sensationnel ».

N’importe quoi ! Nan ?

Par exemple, ils ne disent pas en Ă©tĂ© « Il fait une bonne tempĂ©rature de saison, mĂȘme s’il fait 1,5°C de plus que l’an dernier Ă  cette pĂ©riode, pensez Ă  vous rĂ©hydrater rĂ©guliĂšrement, passons maintenant Ă  l’actualitĂ©, en Belgique, ci-ça, ci-ça ! » Non ! Nada, que dalle, wallou ! La tempĂ©rature ne sera pas de la mĂ©tĂ©o mais de l’actualitĂ©, narrĂ© autrement « L’an dernier il faisait une chaleur dĂ©jĂ  Ă©touffante, mais pourtant il faisait 1,5°C de moins qu’aujourd’hui, la lourde canicule de cet Ă©tĂ© est sans prĂ©cĂ©dent, les personnes se ruent sur les points d’eau et les zones d’ombre, ils cherchent Ă  se rafraĂźchir par tous le moyens, reportage de Jean-Mich-Much », c’est un exemple, avec la mĂ©tĂ©o, alors rendez-vous compte pour le reste de l’actualitĂ©…

Ce n’est pas pour rien que BFMTV filme et diffuse en boucle quelques poubelles cramĂ©s mais pas le mouvement pacifiste qui n’est pas assez sensationnel !

Sur ce sujet je vous conseille une trÚs bonne vidéo de Hacking Social (ainsi que toute leurs vidéos, mais finissez de lire cet article avant !) :

Sur YouTube : Par ici le lien !
Sur PeerTube : Par ici c’est encore mieux !

Bref, passons.
Au dĂ©but, j’ai vu le mouvement « Oh lĂ  lĂ , on augmente le prix de l’essence et le diesel, c’est une honte, mettons nos gilets jaunes et gueulons ! », j’exagĂšre les propos, mais — c’est un peu ça !
Les gens ont rĂąlĂ© — a juste titre ou pas — contre l’augmentation du carburant. Personnellement, j’ai dĂ©jĂ  conduit mais je suis actuellement piĂ©ton/cycliste. J’habite en banlieue Parisienne, les transports en commun restent abondant, bref, la voiture n’est absolument pas une obligation, c’est juste un confort supplĂ©mentaire. MĂȘme pour aller travailler sur la capitale ou les villes proches, les transports en commun restent un moyen plus que pratique par rapport Ă  la voiture. Par contre, oui, pour les personnes qui travaillent avec des horaires atypique, les habitants ruraux, oĂč le moyen de transport le moins contraignant est la voiture ou le scooter et autres mobylettes, ou encore celles et ceux dont la conduite est leurs mĂ©tier, la question du carburant est importante.

Mais de lĂ  Ă  crĂ©er une rĂ©volution, je n’en Ă©tait pas convaincu. C’Ă©tait au 17 Novembre, Acte 1.

L’Acte 1, 17 Novembre 2018 — Ce n’est pas ma rĂ©volution…

Vraiment, j’Ă©tais trĂšs en colĂšre, j’avais l’impression de voir des gros pollueurs gueuler par ce qu’ils allaient payer plus cher pour polluer, faut pas dĂ©conner !
Et puis trĂšs rapidement, j’ai Ă©teint BFMTV pour rechercher les rĂ©elles revendications des premiers Gilets Jaunes. Car oui, Ă  la TV, on ne parlait que la revendication de la hausse du carburant, que c’Ă©tait des citadins qui gueulait, et rien que ça, c’Ă©tait bien trop gros pour prĂ©tendre Ă  un 1789 bis repetita, non, il y avait d’autres choses, bien plus enfouis, d’autres revendications. BFM&Co. se sont bien gardĂ©s de ne pas rĂ©vĂ©ler les autres revendications — sĂ»rement insignifiantes pour eux — pour continuer Ă  mettre en avant « l’unique » revendication… Et puis, de nombreuses personnes ont trĂšs certainement faites comme moi, on a toutes Ă©teint BFMTV et cherchĂ© sur internet les raisons.

Quelques personnes de mon entourage me disaient « Hey Stef, tu va mettre ton Gilet Jaune Samedi ? »… Juste pour de l’Ă©nergie fossile, qui va nous tuer ? Non, c’est impossible que des gens ne gueulent que pour ça, je veux bien qu’il y ait un tas de cons en France, 18%, comme LReM, mais… Non, je ne crois pas en cette thĂ©orie !

Je fouille le net, sur quelques mĂ©dias un peu plus honnĂȘte comme Mediapart, LeMĂ©dia, Brut., RT France (oh oui, je sais, pensez-en ce que vous voulez…).

N’en dĂ©plaisent Ă  BFM&Co., j’ai vu que les revendications Ă©taient bien plus larges — moins qu’aujourd’hui certes — des trucs tout simple « Salaires dĂ©cents », « Retraites dĂ©centes », « Meilleure couverture sociale », « Plus de moyens pour les services publiques », « Retour Ă  l’ISF », « Mieux taxer les impĂŽts » et bien plus.

Je comprends que c’est une haine plus ou moins enfouis qui ressort, en ajoutant Ă  cela l’arrogance et la condescendance de notre maĂźtre tout puissant Macron, avec ses rĂ©flexions dĂ©placĂ©es, humiliantes et dĂ©gradantes…

« Je traverse la rue, je vous trouve du travail »

« Des Gaulois réfractaires au changement »

« Une gare, c’est un lieu oĂč on croise les gens qui rĂ©ussissent et ceux qui ne sont rien »

« Vous n’allez pas me faire peur avec votre T-shirt : la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler »

Les femmes salariées de Gad, « pour beaucoup illettrés »

« Le kwassa-kwassa pĂȘche peu ! Il amĂšne du Comorien ! »

Mais… C’est quoi ce type, sĂ©rieux !?

Dans ma tĂȘte ça a fait « TILT » ! Bon sang, mais c’est pourtant simple. Plus de 50 ans d’une cinquiĂšme rĂ©publique qui Ă©tait — petit Ă  petit — remise en question, idem pour ce qu’on appelle la « DĂ©mocratie », un gros connard arrogant, nĂ© avec une tototte en argent dans la bouche, qui a fait des Ă©tudes, qui se la pĂšte et bien plus haut que ses nasaux, un Trump Ă  la Française, propulsĂ© au rang de PrĂ©sident, et les gens sortaient spontanĂ©ment, dans les rues, investissant des ronds-points, laissant suggĂ©rer « c’est Ă  nous ». Le mouvement a Ă©tĂ© pris Ă  la lĂ©gĂšre, par Emmanuel MACRON et sa clique. Plusieurs septennats et quinquennats gĂ©rĂ©s merdiquement, rĂ©pressivement, dĂ©gradĂ© au fur et Ă  mesure, principalement ressentit dĂšs le quinquennat de Jacques CHIRAC, puis le dĂ©clin formel dĂšs le quinquennat de Nicolas SARKOZY, le gloubiboulga prĂ©sidentiel de Flamby François HOLLANDE et nous voilĂ  avec le JupitĂ©rien, l’arrogant, l’insolant, l’insultant, le dĂ©rangĂ©, Emmanuel MACRON.

Nous portions dĂ©jĂ  tous — ou presque — un vase remplis dĂ©jĂ  Ă  ras bord que MACRON vient Ă  remplir Ă  nouveau, le verre d’eau vient Ă  faire dĂ©border le vase…

L’affaire Benalla a dĂ©jĂ  bien amorcer l’Ă©tat d’esprit dictatorial ce personnage…

Tout ça, vous l’avez vu Ă  la TV, entendu Ă  la radio ou vu sur l’Internet ! C’est vers l’Acte 2 que j’ai compris et voulu rejoindre le mouvement.

Acte 2 — Attention j’arrive !!!!

Cependant, aller sur Paris, mĂȘme si c’est la porte d’Ă  cĂŽtĂ©, seul… Ce n’Ă©tait pas mon kiff ! J’ai cherchĂ© sur Facebook et autres rĂ©seaux sociaux s’il y avait des regroupements vers chez moi, hors-mis vers Mantes-la-Jolie et Rambouillet, je ne trouvais rien. J’Ă©tais un peu déçu mais surtout frustrĂ©.

FrustrĂ© car moi aussi, gueulard comme je suis, j’avais envie d’aller y ajouter mon grain de sel de GuĂ©rande dans cette soupe rocambolesque !
FrustrĂ© car par chez moi, les gens soutiennent, veulent que ça arrive, disent « il faut le faire » mais, ne se bougent pas pour des raisons diverses et variĂ©s. Mais lĂ  on voit, et je vous rappelle que nous en sommes qu’Ă  l’Acte 2, on voit un mouvement populaire se monter. A ce stade, je crois qu’il s’agit d’une tentative de blocage du pays comme en 1995 ou d’une rĂ©volte façon Mai 1968. Je me dit tout de mĂȘme que l’on ne peut pas en rester lĂ , il faut que ça bouge. Je contacte donc certaines personnes — adepte des manifestations de ce type — et elles sont unanimes « On va sur Paris ! ».

Putain, je ne veux pas aller vers Mantes-la-Jolie pour me mobiliser, je n’ai strictement rien contre les Mantois, bien au contraire, c’est juste que de chez moi, j’en ai facile pour 1h/1h20 en transports avec au moins 3 changements… Autant aller sur Paris !

On est 21000 dans ma ville, prĂšs de 100000 dans « l’intercommunalité », bien plus en comptant les autres villes limitrophes, certes je suis proche des villes de boubourges, Maisons-Laffitte, Saint Germain-en-Laye, Le Pecq, etc.

Mais merde… En province, ils tiennent des ronds-points, jour et nuit, y compris dans des petites villes de 4 ou 5000 habitants voir moins ! Ici on est 21000, ça doit ĂȘtre faisable !
Je continue donc mes recherches.

Acte 3 — Rond-point Ă  l’approche…

Le mouvement en est Ă  son Acte 3 demain et toujours rien, je lance des appels sur diffĂ©rents rĂ©seaux sociaux depuis des « faux comptes », mais toujours rien… Personne ne semble motivĂ© !

Des faux comptes ? Pourquoi ne pas le faire avec les réels ? Tu as des choses à cacher ?

Des choses Ă  cacher ? Oui ! A me reprocher, non !
En fait, j’ai d’abord fait un appel entre les actes 2 et 3, sur un groupe de pseudos Gilets Jaunes dont je tairais le nom, d’une part car je ne me souvient plus exactement du groupe Facebook en question, d’autre part que je n’ai pas envie de leur faire de la pub. Sur ce groupe, mon post aux propos trĂšs Gaucho certes, je me suis fait insultĂ©, de « rĂ©ac’ de gauche », tout simplement par ce que j’ai osĂ© mettre mes revendications dans un post qui, en gros, disait qu’il fallait arrĂȘter de se faire marcher sur les pieds, qu’il fallait se motiver et crĂ©er un mouvement dans ma ville, que je cherchait des gens motivĂ©s car il y en a marre des SMIC Ă  moins de 1400€, des retraites absurdes, du manque de transports gratuits etc. Certes, des propos de gauche comme je le disais, et je n’ai jamais cachĂ© que j’ai quasi toujours votĂ© MĂ©lenchon. Ça se voit sur diffĂ©rentes publications publiques Facebook principalement.
Alors j’ai eu le droit Ă  ce genre de choses :

« On ne veut pas de politiques » → Mais je suis assez d’accord ! Je ne suis pas un « politique » je suis politisĂ©, nuance.

Je me suis posĂ© des questions, j’ai dĂ» louper quelque chose, ce sont que des fachĂŽts du Rassemblement Nationale ou quoi ? J’ai rapidement dĂ©truit le post initial, masquĂ© ou supprimer des anciennes publications qui pourraient me nuire, j’ai rĂ©utiliser un ancien compte que j’ai renommĂ©, ironiquement en « Gilles John » :-3

Non, ne cherchez pas, ce compte aussi est fermĂ©. Puis un Ă©nervĂ© par message privĂ©, sur mon vrai compte…

Tout ça parce qu’en fait, depuis mon profil public, on ne pouvait voir que certaines publication, et je partageais publiquement (et bĂȘtement) des sujets concernant la politique, avec par fois mon avis de « Sale Bobo Parigo Gaucho » bien trempĂ© !
Je vous rassure, ces messages me passent au dessus de la tĂȘte.

Ça pique toutes ces fautes… Ils auraient mieux fait d’Ă©couter les profs plutĂŽt que la famille Le Pen ceux-lĂ …

Vous le savez peut-ĂȘtre aussi, je gĂšre une Radio Associative, que j’essaie de tenir la plus apolitique (ce qui est extrĂȘmement complexe), libre, accessible, non subventionnĂ©. J’en suis le PrĂ©sident. Et un bon nombre de personnes de ma ville me connaissent en tant que « Le gars de la radio », alors forcĂ©ment, j’ai reçu des menaces du type qu’on allait cramer [ta] ma radio, que c’Ă©tait du bidon car je dis « Radio apolitique » mais que je me mouille politiquement etc. ou encore une menace de mort, bon, je connais de vu le type, il est dĂ©rangĂ©, je l’ai croisĂ© au Leclerc le lendemain de son message, je l’ai saluĂ©, il m’a saluĂ©, regardĂ© de la tĂȘte au pied puis m’a dit « DĂ©solĂ© pour le message, hier j’avais picolĂ© ! » — BigUp Ă  toi si tu lis ce message, fais gaffe l’alcool c’est dangereux 😉

Je n’ai pas mis les captures car j’ai supprimĂ© les messages puis aprĂšs j’ai rĂ©flĂ©chis ! Et puis, il s’est excusĂ© !

Peu avant l’Acte 4, j’ai eu la grande surprise de voir quelques personnes — que je connaissais pour certaines — lancer le mouvement, en appelant Ă  venir manifester pacifiquement Ă  un grand rond-point, Ă  deux pas de la maison ! Chouette !

Acte 4 — Faux dĂ©part !

Je me prĂ©pare et le jour J, grosse alerte sur Facebook, « On annule, ne venez pas ! ». Tout ça car des lycĂ©ens ont voulu s’emparer du truc Ă  leur maniĂšre et ont commencer Ă  fichtre le dawa sur les routes, faisant intervenir les forces de l’ordre qui ont enfin pu, au passage, utiliser leurs grenades lacrymogĂšne qui pĂ©rimait en 2004 !
ÉnervĂ©, je leur fais un message. En gros, je dit que ce n’est pas par ce qu’il y a quelques fauteurs de trouble qu’il faut abandonnĂ©, qu’il faut juste changer de place, choisir un autre rond-point, dire qu’on n’est pas avec eux, nous on est pacifiste !

La rĂ©ponse est, grosso-modo « Oui c’est vrai, on verra la semaine prochaine ! ».
Arrrrffff, ça me frustre encore plus !

Acte 4 œ — Le premier rencard !

Le mercredi qui prĂ©cĂšde l’Acte 5, le 12 DĂ©cembre 2018 donc, les Gilets Jaunes d’AchĂšres font un point devant le magasin Leclerc, aprĂšs avoir prĂ©venu sa direction, vers 17h00. Je dĂ©cide donc de m’y rendre, avec mon gilet !
Ah, enfin, je l’enfile ce gilet !

Un soulagement ?

CarrĂ©ment ! Je rencontre donc ce groupe, composĂ© de membres que je connais, d’autres que je ne connais que de vue et d’inconnus. L’Ă©change est trĂšs agrĂ©able, on dĂ©cide ensemble de se prendre le rond-point de la semaine prĂ©cĂ©dente qui a Ă©tĂ© avortĂ©. Mais ayant une camĂ©ra de vidĂ©o-protection, je suggĂšre de ne pas y aller, mais de prendre le rond-point du Leclerc.
C’est un vote Ă  l’unanimitĂ© ! C’est cool, je me suis senti utile, c’est con hein !

ACTE 5 — Putain, mother fucker !!!!!! ON Y EST BABY !!!!

L’Acte 5, le 15 DĂ©cembre est donc notre 1er « Acte » ! On y est restĂ© seulement de 9h00 Ă  13h00, on a pris la tempĂ©rature, on a distribuĂ© des tracts qu’ils avaient rĂ©digĂ©s et imprimĂ©s aux boulots. Nous y sommes restĂ©s que le matin car, on Ă©tait un peu timide, on ne savait absolument pas comment on allait ĂȘtre reçu, par les autres citoyens, les flics, d’Ă©ventuels fauteurs de trouble, et puis, est-ce que l’on va ĂȘtre nombreux, on n’Ă©tait que 6 au rendez-vous du mercredi, alors lĂ … Au final on Ă©tait une petite dizaine, on a eu le soutiens de, facile, 95% des passants, et c’est que ça dĂ©file Ă  ce rond-point ! 600 tracts au format A5 (A4 coupĂ© en 2) distribuĂ© en quelques heures !

Personnellement, je ne m’attendais clairement pas Ă  ce soutiens, que les gens kiff, je me suis dit il y en aura un bon paquet, mais autant de klaxons, de gens qui brandissaient leurs gilets par la fenĂȘtre, des gens qui disait « Ah enfin des Gilets Jaunes, MERCI ! », des applaudissements, des baisĂ©s lancĂ©s, on ne savait plus oĂč donner de la tĂȘte, je vous assure, je n’en ajoute pas, on avait le sourire jusqu’aux oreilles, c’est juste KIFFANT, et puis, l’Ă©lan de gĂ©nĂ©rositĂ©, dans une ville qui n’est pas riche, est assez folle !

Regardez plutĂŽt ce que l’on nous a donnĂ© en une matinĂ©e ! C’est dingue ! Et on Ă©tait que 11 GJ prĂ©cisĂ©ment !

Il y avait une personne avec nous qui Ă©tait bien plus dans le besoin que nous, elle a pris pleins de choses, elle en avait les larmes aux yeux, le reste, on l’a donnĂ© aux Resto du CƓur prĂ©sent ce jour dans la galerie marchande du Leclerc !

Quel Kiff !

Enfin un mouvement qui me colle Ă  la peau, et plus ça avance, plus je me dis que l’on va vivre un moment historique, un moment qui sera ancrĂ© dans les livres d’histoire, un moment que n’importe quelle universitĂ© citera pour exemple, un mouvement dont je sent l’ampleur aller autant qu’en Mai 68 !

Préparons la suite !

Le mĂȘme jour, aprĂšs avoir discuter avec les membres, j’ouvre la page Facebook publique. Il y en avait eu une, mais elle a Ă©tĂ© close, je ne sais pas pourquoi, et un groupe privĂ© pour l’organisation. Deux jours aprĂšs, j’ouvre un « Cahier de DolĂ©ances » sur cette mĂȘme page, qui sera renommĂ© en « Cahier de DolĂ©ances d’Exigences ».

Pourquoi changer le nom ?

Doléances
nom féminin pluriel
(ancien français douloir, du latin dolere, souffrir, peut-ĂȘtre avec l'influence de crĂ©ance)


‱ Plaintes ou rĂ©clamations, en gĂ©nĂ©ral adressĂ©es par des subordonnĂ©s Ă  un supĂ©rieur : PrĂ©senter des dolĂ©ances.
‱ Plaintes et vƓux adressĂ©s au roi et consignĂ©s par les trois ordres dans des cahiers (cahiers de dolĂ©ances) rĂ©digĂ©s Ă  l'occasion de la rĂ©union des Ă©tats gĂ©nĂ©raux.

Autant te dire qu’aprĂšs avoir lu sa dĂ©finition, nous n’avions plus trop envie de dire « DolĂ©ances » !

AprĂšs quelques rĂ©visions, on tombe d’accord lĂ  dessus :

Bon, on est d’accord ou pas, en tout cas, nous, dans notre groupe, on l’est !

Nos premiers tracts remastĂ©risĂ©s par mes soins, ont Ă©tĂ©s imprimĂ©s en couleurs (toujours dans les tafs de chacun‱e‱s) et on a le droit aux premiĂšres critiques dĂ©biles…

« Ils disent ne pas avoir de thunes et regardez, ils impriment en couleur ! »

Le 5 Ă  7 du Mercredi !

Depuis, nous faisons un point tous les mercredis de 17h00 à 19h/20h et on se donne RDV sur le rond-point le samedi toute la journée, de 10h00 à 18h00 environ.
C’est pas grand chose, c’est symbolique, mais on montre qu’on est lĂ .

L’un des initiateur de notre mouvement a crĂ©er un groupe Discord pour Ă©changer. Un groupe, un salon trĂšs sommaire. Mais c’est pratique !

Par la suite des personnes de La France Insoumise sont venus à notre rencontre, nous ont félicité du mouvement et nous disait vouloir y participer.

Nous leur avons dit que nous venons toutes et tous en notre nom propre, tant qu’ils faisaient de mĂȘme, peu importe leurs orientations politiques, ils peuvent venir.
Et bien ils ont jouĂ© le jeu, ils sont venus en tant que citoyen, n’ont pas engagĂ© de conversation autour de leur parti, ils Ă©taient Gilets Jaunes. Quelques uns sont aussi venus, ils Ă©taient d’une Ă©tiquette PS et PCF, ils ont aussi « jouĂ© le jeu », pas d’Ă©tiquette.
Notez qu’il y a eu un Ă©norme respect. Je n’ai rien contre aucun parti, idem si quelqu’un Ă©tait venu en son nom mais initialement sous l’Ă©tiquette LReM ou RN !

D’ailleurs, je n’Ă©tais pas lĂ , mais il y aurait eu quelqu’un proche RN, un couple, qui serait venus Ă  la rencontre des membres GJ un mercredi, en apportant eux aussi des « revendications » dont des propos comme « Fermer les frontiĂšres car on en a marre des bougnoules » et « Les blacks ci ça et les PD ci ça », je ne sais plus exactement… Bref, ils ont Ă©tĂ©s reçu, pas de racisme, d’homophobie ou que sais-je, non mais oh !

La prĂ©sence occasionnelle des membre de partis politique, nous aide Ă  nous organiser, structurer et engendrer du dĂ©bat et de la discussion, de part leur connaissance. Certains sont d’anciens CGT. Idem, leurs connaissances des diffĂ©rentes manif nous ont permis de s’organiser.

Le groupement de la France Insoumise nous a proposĂ© de venir Ă  leur rĂ©union parler du mouvement, ce que l’on revendiquais etc. Nous avons acceptĂ© l’invitation, ils ont Ă©coutĂ©, donnĂ©s des idĂ©es, tendu la main.
Et historiquement la gauche a toujours soutenu ce genre d’action, ça aurait Ă©tĂ© indĂ©cent qu’ils ne s’intĂ©ressent pas Ă  celle-ci !

Et donc, c’est quand que les flics sont venus vous pĂ©tĂ© la gueule ???

Et bien dĂ©trompe toi, la majoritĂ© des flics que nous avons vus nous ont dit nous soutenir, ĂȘtre moralement avec nous, ils ne sont pas venus nous faire chier, bien au contraire, certains nous ont mĂȘme apportĂ©s des croissants et pains au chocolat, le directeur du Leclerc les cafĂ©s et les croissants. Autant dire qu’on avait presque l’impression d’ĂȘtre corrompus !

Les actes dĂ©filent et nous faisons connaissance du groupe des GJ de la ville d’Ă  cĂŽtĂ©. Des gens adorables, dynamiques, motivĂ©s !

Au total, en ce dĂ©but 2019, on est dĂ©jĂ  environ 25 prĂ©sents sur le rond-point, plus d’une trentaine de visages diffĂ©rents depuis le dĂ©but. On est lĂ , on se libĂšre, on gueule, ça dĂ©foule, ça fait un bien fou, vous n’imaginez mĂȘme pas !

Les gens nous accueillent avec des grands sourires ! On ne bloque pas, on filtre, on tract, on joue avec les gens « C’est un nouveau pĂ©age, pour passer c’est 100 balles ou un coup de klaxon ! », vous vous en doutez, ça klaxonne pas mal ! Certains insistaient pour nous donner du fric genre 1, 2, 5 ou mĂȘme 10€ !

On faisait les clowns, mais en mĂȘme temps, on Ă©changeais de vrais revendications !

C’Ă©tait devenu basique. On a alors dĂ©cidĂ© de continuer Ă  se voir le Mercredi soir Ă  17h00, mais cette fois-ci, de dĂ©battre sur le fond. Que veut-on, comment on le met en place.

Il y a eu tout pleins de choses, principalement ce que j’ai notĂ© plus haut dans le cahier d’exigences.

On a votĂ© Ă  main levĂ©e, on donnait 3 points qui, selon nous, nous ferait arrĂȘter d’ĂȘtre sur les ronds-points, pour ma part :

  • Macron DĂ©mission
  • La 6Ăšme RĂ©publique
  • Le R.I.C.

VoilĂ  ce qui en est principalement ressortit !

Mais ils sont oĂč ? Mais ils sont oĂč ? Les voisins GJ lĂ , lĂ  lĂ , lĂ , lĂ  !!!

Entre tout ça, les copains de la ville d’Ă  cĂŽtĂ© ont organisĂ©s des actions de tract chez Peugeot et au rond-point de la gare, en vue d’un grand rassemblement suivi d’une marche prĂ©vu le Samedi 26 Janvier 2019.

On s’est tout naturellement alliĂ© Ă  eux.

Mais tu dis « on » comme si tu dirigeais le truc !?

En rĂ©alitĂ©, je ne sais pas trop comment ça s’est fait, car ça s’est fait assez naturellement et rapidement, les membres d’origine n’avaient plus de temps, pas assez la santĂ© etc. pour diriger le truc que les gens m’on donner leurs confiances, comme si c’Ă©tait moi Ă  l’origine du mouvement.
C’est un rĂŽle, qui en rĂ©alitĂ©, je me serais bien passĂ©. Mais les gens me font confiance, me demande ce qu’on fait etc. et j’avoue… C’est hyper dĂ©routant…
Je leur rappel que je ne suis pas le chef… Mais ils me prĂ©sentent presque comme ça -_-

Le fait de se rapprocher des voisins m’ont aussi permis d’avoir des « chefs et cheffes » supplĂ©mentaires !

Nouvelle année, pleins de bonnes révolutions !

Le 4 Janvier, c’Ă©tait un vendredi, et c’Ă©tait mes 31 ans ! Nous sommes donc allĂ© fĂȘtĂ© ça simplement en famille, avec ma femme et mes enfants au Buffalo Grill ! C’est quasi le seul « vrai » resto de l’annĂ©e, avec l’anniversaire de madame gĂ©nĂ©ralement !

Et vous savez quoi ?

Vous avez bien mangés ?!

Oui, bon ça ok, nan, j’ai eu le droit Ă  un message sur Facebook… Je vous laisse lire…

Et lĂ , le 5 Janvier 2019, le lendemain, on dĂ©cide d’aller aider nos copains d’Ă  cĂŽtĂ©. On va tracter, on dĂ©ploie une banderole toute mignonne :

Et on distribue du tract, on fait du bruit, la Police Municipale passe, parle avec une des membres, puis un autre membre nous propose d’aller tracter Ă  la sortie de la gare, nous Ă©tions donc 6 environ, devant la gare, sur la place publique, on discutait entre nous, avec nos gilets sur le dos, on allait boire un coca et manger une part de galette et ça faisait Ă  peine 20 rĂ©elles secondes qu’on Ă©tait lĂ , qu’une voiture de la Police Nationale vient Ă  tourner autour de nous.
20 putains de secondes !
Il y a dĂ©jĂ  pas mal de monde, ainsi que d’autres groupes de gens qui n’ont pas de gilets eux qui discutent (qui n’ont rien Ă  voir avec nous), une douzaine de lycĂ©ens Ă  une vingtaine de mĂštres, mais nan, les flics viennent nous voir nous. Certes on est en jaune fluo, mais quand mĂȘme ! Une discussion qui partait bien s’est vite transformĂ©. Malheureusement on n’a pas eu le rĂ©flexe de filmer !

Pour situer, 3 flics. 1 homme, mince (A), 1 femme (B), 1 homme plutĂŽt baraquĂ© (C). Ce dernier avait l’air d’ĂȘtre le chef des 2 autres.

  • B : Bonjour, vous ĂȘtes gilets jaunes ?
  • Moi, en souriant : Non on est en panne ! LOL Oui, on est gilets jaunes !
  • B avec le sourire : Et ça va ? Vous n’avez pas trop froid ?
  • Nous : Non, ça va
  • A : Et mĂȘme pas du cafĂ© pour vous rĂ©chauffer ?
  • B : Ou de l’eau chaude pour le thĂ© ou autre liquide chaud ?
  • Nous : Non ! MĂȘme pas !
    • C’est lĂ  que je tilte que ce n’est pas pour nous qu’ils demandent ça, mais plutĂŽt pour leur sĂ©curitĂ©…
  • B : Bon, et ça fait longtemps que vous ĂȘtes lĂ  ?
  • Un des copains : Non, 1min Ă  peine, mais depuis une bonne heure sur le rond-point (le pointant du doigt)
  • A : D’accord et vous avez des pancartes lĂ  ?
  • Moi : Ici, non !
  • B, me montrant mes feuilles A3 de couleurs roulĂ©s sur un ton un poil sec : Et lĂ  dessus, y’a Ă©crit quoi ??
  • Moi, en lui montrant : Rien, c’est vierge !
  • B : Hum…
  • A : Ok…
  • C entre en jeu, pendant que discrĂštement A et B s’Ă©clipse : Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins (il sort un carnet papier) je vais prendre vos noms, piĂšce d’identitĂ© !

A ce moment lĂ , deux d’entre nous, peu habituĂ©, pris de peur sĂ»rement, sortent leurs CNI.

  • Moi et les autres : On n’a pas de piĂšce d’identitĂ© !
  • C : Et bah on va aller au poste !
  • Moi : Pourquoi Monsieur ? Quel est notre infraction ?
  • C : RĂ©union illĂ©gale !
  • Moi : LoL ! Ok, je me casse !
  • C : Non, restez, je contrĂŽle ces messieurs puis aprĂšs c’est vous !

Je vois A et B montrer la banderole et se diriger vers celle-ci, d’un pas dĂ©cider ! Je dĂ©cide donc de m’éclipser, on est 4, je vais plus vite qu’eux, et je dĂ©croche la banderole et me sauve Ă  pas soutenu. On se sĂ©pare et je fais disparaĂźtre la banderole et mes flyers au coin d’une rue ! Et Ă  2, on essaie de s’Ă©clipser au pas de course dans une autre rue, A et B nous voient, crient « ARRÊTEZ-VOUS ! ARRÊTEZ-VOUS ! » nous on se met Ă  courir, mais ma collĂšgue ne pouvait pas trop courir, qu’on se fait rattraper.

A me dit d’un ton Ă©nervĂ© et essoufflĂ© de ranger mon portable, me menace de le prendre… Puis me dit :

  • A : Pourquoi vous courrez ??
  • Moi : Par ce que vous nous coursiez !
  • A : Vous ĂȘtes un gamin ?!
  • Moi : Possible !
  • A : Vous n’avez rien d’autre Ă  foutre ?!
  • Moi : Non, et puis ça rĂ©chauffe comme on n’a pas de cafĂ© !
  • A : PuĂ©ril ! Quand on vous dit stop c’est stop !
  • Moi : Et vous voulez pas qu’on vous obĂ©isse aussi non ?!
  • A : On est la police !!!
  • Moi : Oui et moi je suis gilets jaunes, enchantĂ© !
  • B : Vous vous foutez de nous ??
  • Moi : Je ne me permettrait pas !
  • B : PiĂšce d’identitĂ© !
  • Moi : Tenez… Malpolis, on dit s’il vous plaĂźt…
  • B : Vous ne me dites pas ce que je dois faire !
  • C arrive et procĂšde au contrĂŽle.
  • A : NumĂ©ro de tĂ©lĂ©phone !
  • Moi n’ayant pas compris : Pardon ?
  • A : T’a bien compris, ton tĂ©lĂ©phone ?
  • Moi, sur le moment j’ai cru qu’il voulait mon appareil : DĂ©jĂ , on n’a pas Ă©levĂ© les cochons ensemble donc vous me vouvoyez monsieur, et non, vous n’aurez pas mon tĂ©lĂ©phone portable !
  • A : Non, ton numĂ©ro !
  • Bref, n’ayant pas trop de choix : 06XXXXXXXX
  • B : Vous savez, on peut vous embarquer !
  • Moi : Pour quel motif ?
  • A : Manifestation illĂ©gale !
  • Moi : Ce n’est ni une manifestation ni illĂ©gal !
  • A : SI C’EST ILLÉGAL !
  • Moi : Pas besoin de crier, je suis Ă  cĂŽtĂ©. Quel texte de loi m’interdit de manifester ?
  • A : Pfff… Vous savez bien…
  • Moi : Non, la dĂ©claration universelle des droits de l’Homme et du citoyen me donne le droit de manifester librement dans l’espace publique.
  • C : Et vouloir nous filmer, ça vous dit quelque chose le droit Ă  l’image et la vie privĂ©e ?
  • Moi : Et vous ça vous dit quelque chose la circulaire de 2008 relative au droit Ă  l’image des fonctionnaires de police hein ? [→ Circulaire 2008-8433-D]
  • C en me lançant presque ma CNI Ă  la tronche : C’est bon… partez…
  • B : Et elle est ou la banderole ?
  • Moi : Jamais vu de banderole !
  • A : Celle oĂč il y avait « Macron DĂ©mission » !
  • Moi : C’Ă©tait « Macron DĂ©gage », bah il n’y en a jamais eu !
  • B Ă  A : C’est les 2 autres qui doivent l’avoir… Pfffff On aurait dĂ» les chopĂ©s !
  • B : En plus, c’est bĂȘte, vous savez, on est avec vous pourtant !

Bref, je leur ai ris au nez, ils partent et C, depuis la voiture, me fait signe de venir et me dit discrĂštement :

  • C : Tu sais on va revenir hein !

D’un air trĂšs malsain, pendant qu’un collĂšgue vient et demande lui aussi d’ĂȘtre contrĂŽlĂ©, pour narguer les flics. Ça sentait le flic frustrĂ© qui voulait pĂ©tĂ© la gueule de ces sales bolchevistes de gilets jaunes au couteau entre les dents ! Mes collĂšgues ayant eu peur, prĂ©fĂ©rant rentrer, on est revenu sur « notre » rond-point.

On ne s’est pas laissĂ© intimidĂ© pour autant. Les autres rendez-vous se sont super bien passĂ©s, comme dit auparavant !

On a Ă©tĂ© tracter pour l’Ă©vĂ©nement du 26 Ă  la gare de par chez nous, on a Ă©tĂ© trĂšs bien accueilli, par l’Ă©quipe SNCF super sympa, les gens, mais aussi par la police avec qui on a eu une discussion trĂšs intĂ©ressante !

Je ne vais pas tout raconter ici, ne serait-ce que par respect pour eux.

Le premier événement local !

Oh yeah baby ! Les copains GJ ont décidé donc de faire un rassemblement et une marche, allant de Poissy à Saint Germain-en-Laye, devant le chùteau, image forte pour dénoncer le Dictat-Macronisme-Monarchique !

Ils ont lancĂ© l’appel, prĂ©vu le service d’ordre, prĂ©venu les mairies, dĂ©clarĂ© en prĂ©fecture, dĂ©jĂ , chapeau, ils sont un peu moins nombreux que nous, et ils font un truc assez grand et fou !

Nous les avons aidĂ©s du mieux que l’on pouvait ! Et au final, nous Ă©tions une bonne centaine !

Je vais vous copier/coller le texte d’un des membres GJ, il explique mieux que moi cette journĂ©e du 26 !

Une bonne centaine de gilets jaunes selon la journaliste de la Gazette, dont des responsables syndicaux Ă  titre personnel, marchent dans Poissy avec dynamisme et donnent de la voix ! EncadrĂ©s par leur propre service de sĂ©curitĂ© disciplinĂ©, les gilets jaunes distribuent leurs tracts Ă  la population qui les encouragent et qui klaxonnent ! Rien d’une kermesse ou d’une procession, une marche combative et trĂšs dĂ©terminĂ©e rĂ©clamant la dĂ©mission de Macron et l’instauration du RIC !!
Ensuite, les deux tiers des manifestants effectuent au total plus de 15 km et rĂ©clament le rĂ©tablissement de l’ISF sous les fenĂȘtres de certains appartements luxueux de Saint Germain-en-Laye. Si de bons bourgeois ont tentĂ© (de loin) des quolibets, il s’est trouvĂ© des voitures et des bus pour appuyer les gilets jaunes. Il fallait oser crier « Taxer les actionnaires, pas les retraitĂ©s, pas les salariĂ©s » dans cette ville privilĂ©giĂ©e !! AprĂšs avoir entonnĂ© la Marseillaise Ă  deux pas du lieu oĂč est nĂ© Louis XIV, les gilets jaunes franchissent les carrefours en direction de Poissy aux cris de « Macron dĂ©mission, Castaner en prison, la police avec nous ! » Saint Germain-en-Laye n’a jamais vu çà !! Sur le chemin du retour, les discussions fraternelles prĂ©parent les actions futures ! A Poissy, personne ne veut partir


Pendant cette marche, nous avons appris que JĂ©rĂŽme Rodrigues, une des figure des plus pacifique du mouvement, avait Ă©tĂ© touchĂ© Ă  l’Ɠil, aux derniĂšres nouvelles au moment oĂč j’Ă©crit ceci, par une LBD40.

Le retour du cortĂšge se fait dans l’indignation, la colĂšre, l’incomprĂ©hension la plus totale…

D’autant plus que le mercredi prĂ©cĂ©dent, aprĂšs notre point, nous sommes allĂ©s Ă  4 Ă  l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale du 95 Ă  Pontoise. Il y Ă©tait avec LaĂ«titia DEWALLE, Philippe PASCOT, Éric DROUET, Hakim LOWË et MaĂźtre De Veulle !

Lors de notre visite Ă  cette AG, nous en avions profitĂ© pour nous prĂ©senter devant tout le monde, ce qui nous a permis de rencontrer des personnes des alentours et aussi de Maisons-Laffitte oĂč ils ne sont malheureusement que 5. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de les rencontrĂ©s et nous allons prochainement dĂ©cider de ce que l’on allait faire.

En tout cas, notre passage a fait grimper les likes de page Facebook juste aprĂšs !

L’union fait la force !

L’idĂ©e serait de concentrer nos actions et de changer de lieux rĂ©guliĂšrement, sans forcĂ©ment dĂ©clarer quoi que ce soit avant.

Nous nous sommes dĂ©jĂ  manifester auprĂšs de l’appel de Commercy, nous allons nous organiser encore plus, voir de quelle maniĂšre nous pouvons encore agir, comment on peut dĂ©battre, faire des petites AG.

Malgré tout, nous vivons un moment historique dans une époque formidable, nous pouvons renverser le pouvoir, et nous feront tout pour y arriver.

Je ne veux pas de ce putain de monde de merde pour mes enfants et futurs petits-enfants !

Je ne veux pas ĂȘtre un PQ pour mon employeur, il doit aussi me respecter !

Nous sommes conscient des dangers, si c’est le prix Ă  payer pour avoir notre libertĂ©, alors payons lĂ  !

Je suis toujours dĂ©terminĂ©, il y en a marre, mĂȘme nos petits commerces n’y arrivent plus, c’est une honte.

Bien entendu, ce rĂ©cit ne reflĂšte que mon point de vue, la maniĂšre dont je l’ai vĂ©cu et vit toujours. Peut ĂȘtre cela ne correspondra plus dans quelques jours ou mois ou annĂ©e.

Et je terminerais cette rédaction sur ceci :

MACRON, TU ES UNE HONTE POUR NOTRE PAYS !
BARRE TOI ! ET VITE ET EMMÈNE TOUTE TA CLIQUE !

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One comment on “Les Gilets Jaunes, de mon point de vue

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